Le permis de conduire reste, dans de très nombreux territoires, un véritable enjeu de mobilité et un titre incontournable pour l’accès à l’emploi. Cependant, son coût particulièrement élevé le rend trop souvent inaccessible et des solutions doivent en effet être trouvées pour rendre la formation au permis de conduire plus abordable. C'est pourquoi l’association "40 millions d’automobilistes" demande l’instauration de la portabilité du CPF (Compte personnel de Formation) pour financer le permis de conduire.
Lundi 27 mars 2023 était débattue une proposition de loi portée par le député (Renaissance) Sacha Houlié. Celle-ci vise "à faciliter le passage et l'obtention de l'examen du permis de conduire", notamment grâce à la création d’une plateforme numérique récapitulant les dispositifs de financement existants, ou encore la possibilité de recourir à des agents publics ou contractuels pour faire passer l’épreuve pratique du permis de conduire, pour pallier le manque d’inspecteurs.
Si la proposition de loi adoptée à l’Assemblée nationale traduit la prise de conscience de l’enjeu que revêt l’accès au permis de conduire, celle-ci n’offre pas de véritable solution à la problématique du coût du précieux sésame.
En 2022, le coût moyen de la formation au permis de conduire atteignait 1804€. Une somme colossale pour quelqu’un qui est encore étudiant et n’a pas de vrai salaire, ou pour un tout jeune travailleur. Pourtant, le permis de conduire reste un outil crucial pour accéder à l’emploi. Et c’est encore plus vrai dans les zones rurales, où l’offre de transports en commun est peu performante.
C’est pourquoi "40 millions d'automobilistes" juge qu'il est nécessaire de mener une vraie réflexion sur le sujet, trouver des solutions pour que le permis de conduire devienne plus abordable pour les jeunes qui en ont besoin.
Pour l'association, l’instauration de la portabilité du CPF serait un moyen particulièrement efficace pour réduire le coût pour les jeunes qui souhaitent obtenir le permis de conduire (et leurs familles, qui les soutiennent souvent financièrement lorsqu’elles le peuvent).
Cette proposition figurait dans le texte original du projet de loi, mais par manque de courage ou de volonté politique, elle en a été écartée.
C’était pourtant la seule mesure qui aurait pu amener aux résultats souhaités. Tout le monde dispose d’un CPF, dès lors qu’il occupe un emploi ou qu’il en recherche un activement. Mais seulement un tiers des Français utilise le CPF pour financer une formation professionnelle, ce qui signifie que des sommes importantes sont inutilisées sur ces comptes. Ce que propose "40 millions d'automobilistes", c’est que les parents puissent transmettre une partie ou la totalité de leurs droits accumulés sur le CPF à leurs enfants pour financer leur permis de conduire, car c’est un outil indispensable pour leur permettre d’entrer dans la vie professionnelle.