Face à la flambée inédite du prix des carburants, le Premier ministre Jean Castex a annoncé un geste gouvernemental qui prendra la forme d’une réduction de 15 centimes d’euros sur le prix du litre de carburant affiché en station-service, à partir du 1er avril prochain. Pour "40 millions d’automobilistes", qui demande depuis des mois une intervention d’ampleur du gouvernement pour contrer l’envolée des prix à la pompe, cette mesure est le moins que pouvait consentir l’État étant donnée la crise majeure que doivent affronter les usagers de la route.
À compter du 1er avril 2022, et pour une durée de 4 mois, les particuliers comme les professionnels qui se rendront en station-service bénéficieront donc d’une remise de 15 cts€ par litre de carburant acheté (pour tous les carburants routiers, sauf le bioéthanol E85). Comme l’a précisé le Premier ministre, il s’agit bien d’une "remise" (et non d’une baisse de la fiscalité) appliquée par les distributeurs au moment du paiement et remboursée par l’État.
Le "coût" pour les finances publiques est estimé à un peu plus de 2 milliards d’euros, mais en réalité, cela ne coûte rien à l'État : depuis le mois de septembre 2021, les rentrées fiscales issues de la vente de carburants routiers sont nettement supérieures à celles prévisionnées ; il se trouve donc en situation de surprofits et il est normal qu’en période de crise, ce trop-perçu revienne aux usagers.
Pour "40 millions d'automobilistes", cette intervention du gouvernement en faveur des automobilistes est normale. Ni plus, ni moins. Il était impossible d’imaginer laisser la situation s’aggraver davantage sans agir directement sur le prix des carburants. Cependant, l’association estime qu’il est nécessaire d’aller encore plus loin, car la crise énergétique est partie pour durer et frapper très durement les usagers de la route.
C’est pourquoi "40 millions d'automobilistes" continue de demander la mise en oeuvre d’une grande réforme sur la fiscalité des carburants, qui permettrait une baisse sensible et une stabilisation durable des prix à la pompe.
L'association propose, d’une part, de réduire le taux de TVA impactant les carburants de 20 à 5,5%, en tant que produits de première nécessité ; cela permettra une économie substantielle pour les consommateurs. Pour compenser la "perte" de recettes pour l’État, il est possible d’appliquer une légère hausse sur le montant de la TICPE, de façon à préserver les revenus fiscaux pour les finances publiques.
Ainsi, la réforme ne serait pas bénéfique qu’en période de crise : appliquée à des tarifs plus proches de ceux habituellement rencontrés à la pompe, l’évolution de la fiscalité telle que proposée par "40 millions d’automobilistes" permettrait une économie comprise entre 10 et 15 centimes d’euros par litre de carburant.