Le 1er décembre 2017, le journal Le Point annonce la généralisation du 80 km/h sur les routes bidirectionnelles françaises. D’après le quotidien, la mesure ferait partie des dispositions prises dans le cadre du Comité interministériel pour la Sécurité routière (CISR) de janvier 2018. Bien que l’information ne soit pas confirmée, l’association « 40 millions d’automobilistes » estime dès lors que la menace est bien réelle pour les automobilistes.
La question fait en effet figure de marronnier, depuis l’intervention en 2013 de Manuel VALLS, alors ministre de l’Intérieur, qui jugeait « inéluctable une baisse des limitations de vitesse sur les routes », estimant que cette mesure permettrait de « sauver 450 vies ». Une allégation basée sur le suranné et totalement erroné « théorème de Nielsson » selon lequel une réduction de 1% de la vitesse permettrait une réduction de 4% de l’accidentalité.
Face à l’impopularité de la proposition - d’après un sondage réalisé par Le Parisien / Aujourd’hui en France en avril 2015, 74% des Français étaient opposés aux 80 km/h sur le réseau secondaire – une expérimentation réduite de la mesure d’abaissement de la limitation de vitesse avait été décidée par Bernard CAZENEUVE, successeur de Manuel VALLS, qui s’est déroulée entre juillet 2015 et juillet 2017 sur 3 portions de routes (la N151 entre la Nièvre et l’Yonne, la N7 dans la Drôme et la N57 en Haute-Saône) d’une longueur totale de 81 km.
Mais plusieurs mois après la fin de cette expérimentation et malgré les demandes insistantes de l’association « 40 millions d’automobilistes », aucun bilan n’en a été publié.
Si l’association interprète cette volonté manifeste de ne pas publier les résultats de l’expérimentation comme la preuve que la mesure ne permet pas d’obtenir les effets escomptés sur la mortalité routière, le Premier ministre Edouard PHILIPPE n’en tire pas les mêmes conclusions : le 11 décembre 2017, à l’occasion d’un déplacement sur une opération de sécurité routière, il se dit « favorable aux 80 km/h sur les routes bidirectionnelles nationales et départementales ».
Conscient de la menace qui plane plus jamais au-dessus des usagers de la route, « 40 millions d’automobilistes » lance la pétition en ligne « Non à la baisse des limitations de vitesse » et appelle les Français à s’opposer massivement à cette mesure.