Depuis décembre 2019, l’article 39 de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) prévoit la possibilité d’utiliser des dispositifs fixes ou mobiles de contrôle automatisé pour verbaliser le non-respect par les usagers d’une voie de circulation réservée. Ainsi, le premier radar de covoiturage a été installé fin 2020 à Grenoble, le second quelques temps plus tard à Lyon. Ces dispositifs sont aujourd’hui au nombre des 3, le dernier en date ayant été installé dans la nuit du 19 au 20 janvier 2021 au niveau du portique d’écotaxe de la porte de Montreuil sur le boulevard périphérique parisien. Si ces appareils sont encore à l’état de test, ils devraient très bientôt être autorisés à verbaliser non seulement les usagers qui ne seraient pas autorisés à se trouver sur les voies de gauche réservées aux catégories de véhicules citées ci-dessus, mais aussi ceux à qui l’accès aux ZFE (zones à faibles émissions) serait interdit.
Pour l’association "40 millions d’automobilistes", d’une part, la mise en place de voies réservées au covoiturage est inutile en termes d’amélioration de la qualité de l’air, dangereuse dans la mesure où elle entend favoriser les transports en commun et l’augmentation de l’occupation des habitacles des véhicules en cette période de pandémie, et hypocrite parce qu’elle ne vise en réalité qu’à engorger davantage les autres voies de circulation et dissuader ainsi les usagers de les emprunter.
D’autre part, l’association s’insurge contre l’implantation de ce nouveau type de radar – un énième venu grossir encore le catalogue de la répression automatique à la Française – appelée à s’étendre sur le territoire en même temps que les ZFE, dont la création pourrait devenir obligatoire pour toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants dès 2025.
Or, en cette période de crise sanitaire, l’usage individuel de la voiture connaît un nouvel essor, eu égard aux avantages qu’elle présente par rapport aux transports en commun dans la prévention contre la contamination au coronavirus.
À l’heure où l’on nous demande de respecter scrupuleusement les distances physiques et où la voiture individuelle devient donc un geste barrière pour se prémunir contre la Covid-19, ces élus ne trouvent rien de plus intelligent que de contraindre – parce qu’il s’agit bien d’obtenir une modification des modes de vie uniquement par la contrainte, et non par adhésion volontaire ou conviction – les usagers à s’entasser dans les transports en commun bondés ou à saturer les habitacles, par pure idéologie anti-voiture.
Le radar de covoiturage serait, selon Auto Plus, en mesure de "repérer la présence de mannequins, de détecter les deux-roues motorisés sans passager, reconnaître les taxis et les véhicules prioritaires...". Mais ce que le nom du dispositif dit beaucoup moins, c’est que ce nouveau système pourra également avoir accès à la base de données des véhicules Crit’Air.
"40 millions d’automobilistes", dénonce la prochaine automatisation de la verbalisation sur les voies de covoiturage, mais aussi à l’entrée des ZFE : la France fait déjà office de catalogue mondial en ce qui concerne les radars automatiques. Mais jusque-là, ils servaient la politique de sécurité routière. Désormais, ils sont aussi élaborés pour servir l’idéologie anti-voiture d’une minorité de militants écologistes. C’est tout à fait inacceptable du point de vue de l’usager qui a besoin quotidiennement de son véhicule pour aller travailler, faire ses courses, transporter ses enfants, et n’a pas les moyens d’acquérir une voiture récente ou électrique.
L’association ainsi estime que le recours au système de contrôle-sanction automatisé pour verbaliser le non-respect de mesures dites "d’amélioration de la qualité de l’air", tel que le radar de covoiturage, ne fera que provoquer le rejet de la politique écologique par les Français, comme la manne financière générée par les radars de vitesse a discrédité la politique de sécurité routière aux yeux des usagers. Ce sentiment est d’autant plus facile à anticiper que les recettes liées aux amendes des radars "de covoiturage" – puisqu’ils verbaliseront aussi l’accès aux ZFE en fonction de la vignette Crit’Air – seront à coup sûre importantes : d’ici 2025, 1 véhicule sur 3 sera interdit à la circulation dans les grandes villes, rappelle "40 millions d’automobilistes".
Alors, tous ensemble, continuons de nous battre pour refuser ces projets purement idéologiques. La pétition de "40 millions d'automobilistes" contre les mesures anti-voitures de la CCC a déjà rassemblé plus de 400000 signataires. Nous devons être encore plus nombreux pour que notre voix pèse plus lourd dans le débat. Venez grossir nos rangs en rejoignant la mobilisation :