L’Observatoire national interministériel à la Sécurité routière (ONISR) a publié son Bilan 2019 des infractions et du permis à points. Le document révèle entre autres le "palmarès" des radars de vitesse ayant le plus flashé l’an passé. La palme d’or revient à un radar fixe situé dans les Alpes-Maritimes, sur l’A8 entre Nice et Cannes ; celui-ci a flashé plus de... 205000 fois en 2019 ! L’association "40 millions d’automobilistes" dénonce une verbalisation à outrance et un usage dévoyé des radars automatiques, qui n’a plus aucun rapport avec la sécurité routière.
Auparavant limitée à 110km/h, la vitesse maximale autorisée sur la section autoroutière contrôlée par ce radar de tous les records a été abaissée à 90km/h en 2019. C’est la principale raison avancée par l’ONISR pour expliquer l’augmentation de plus de 90000 flashs par rapport à l’année dernière.
Pour l'association "40 millions d’automobilistes", le boom du nombre de flashs est non seulement la preuve que la nouvelle limitation de vitesse n’est pas du tout adaptée à la circulation sur cet axe, mais surtout que l’on verbalise désormais à tort et à travers, sans aucune justification.
La fonction première du radar – et la seule qui puisse se comprendre – est de favoriser la sécurité routière. Or, ici, la vitesse a été abaissée pour fluidifier la circulation, et non pour remédier à un danger. La conséquence est que les usagers se font verbaliser alors que leur conduite ne représente aucun danger. Et ce n’est malheureusement pas le seul radar dans ce cas…
Le bilan 2019 de l’ONISR révèle en effet que les "10 équipements vitesse relevant le plus d’infractions" sont tous situés sur des autoroutes, pourtant réputées pour être les voies de circulation les plus sécuritaires et les axes où l’on dénombre le moins d’accidents, malgré les vitesses élevées pratiquées.
Aujourd’hui, le radar automatique sert à tout et n’importe quoi : faire ralentir les véhicules pour fluidifier la circulation, protéger l’environnement et, à la marge, réduire l’accidentalité. Cela n’a aucun sens. Le radar doit être placé exclusivement dans les zones reconnues accidentogènes et verbaliser les comportements dangereux. L’association "40 millions d'automobilistes" estime que tout autre usage du dispositif est tout à fait inacceptable et favorise le rejet de la politique globale menée par la Sécurité routière.