Lundi 23 janvier 2017, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, a annoncé en ouverture de la réunion plénière du Comité national pour la Sécurité routière (CNSR), le bilan provisoire de l’accidentalité pour l’année 2016. Selon les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR), le nombre d’accidents mortels de la route serait stable par rapport à 2015 (+0,2%). Pour l’association "40 millions d’automobilistes", cette stagnation est la preuve de l’échec des politiques successives de sécurité routière, inadaptées aux problématiques routières et donc inefficaces.
En 2016, ce sont donc 3469 usagers qui auront perdu la vie sur les routes françaises, contre 3461 en 2015. Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux explique vouloir poursuivre la "même politique [que ses prédécesseurs]" ; il a d’ailleurs d’ores et déjà annoncé une nouvelle montée en puissance des radars de vitesse en 2017. Une prise de position dramatique pour "40 millions d’automobilistes", membre du CNSR : la politique menée depuis des années est totalement inefficace, parce qu’elle ne traite pas les réelles problématiques de sécurité et ne vise que la radarothérapie. 81 mesures depuis 2015 et pas une qui ait permis l’amélioration des conditions de sécurité des usagers : je pense que nous avons la preuve que cette vision est obsolète. Sans changer de modèle, il sera impossible d’atteindre l’objectif de moins de 2 000 morts sur les routes en 2020. Autant se rendre à Lourdes…
L’année 2016 aurait dû enregistrer une baisse de l’accidentalité routière. Cela n’a pas été le cas parce que les politiques ont refusé d’actionner les bons leviers ; ils sont pourtant nombreux. Il faut agir en premier lieu sur les infrastructures routières, parce qu’on ne peut pas demander aux usagers de se montrer à ce point rigoureux avec les règles lorsque l’État, responsable de la qualité du réseau, ne l’est pas lui-même. Il faut aussi renforcer les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants, mais pas seulement : il est vital aussi de convaincre les automobilistes que boire ou consommer des drogues et conduire n’est pas compatible. C’est de cette façon que l’Angleterre – par exemple – a réussi à diviser par deux le nombre de tués sur ses routes tout en réduisant de moitié le nombre de radars. Le développement des applications connectées qui assistent l’automobiliste sur la route et dans son expérience de conduite devrait également permettre à l’avenir des améliorations de la sécurité routière.