Aujourd’hui, jeudi 25 février 2016, le journal Le Parisien / Aujourd’hui en France ouvre l’épineux dossier des stages de sensibilisation à la sécurité routière, plus couramment appelés "stages de récupération de points". Le quotidien révèle les nombreuses dérives du système, devenu une véritable aubaine pour quantité d’organisateurs qui se soucient davantage de la manne financière qu’ils peuvent en tirer que de la sécurité routière.
Réalisable tous les ans et permettant de récupérer 4 points sur son permis de conduire, le stage de sensibilisation à la sécurité routière est devenu un passage obligé pour des automobilistes de plus en plus nombreux qui ont perdu des points suite à des infractions au Code de la route. On compte aujourd’hui plus de 1500 centres organisateurs de ces stages en France, ce qui répond à un véritable besoin. Pour exercer leur activité, tous doivent disposer d’un agrément préfectoral. Mais on se rend compte aujourd’hui que certains ne le méritent pas, au sens où ils n’accueillent pas les usagers dans de bonnes conditions et ne respectent pas le programme de formation imposé par la loi. En 2014, 89 centres se sont ainsi vus retirer leur agrément.
Pour les automobilistes qui se sont inscrits à ces stages dispensés par des organisateurs peu scrupuleux, les conséquences sont parfois dramatiques. Il y a quelques temps, "40 millions d’automobilistes" recevait le témoignage de Dominique, arnaqué par le site Internet auprès duquel il avait réservé son stage : "Je devais faire un stage de récupération de points. Je me suis inscrit auprès d’une société basée à Valence (26) et versé à l'inscription par web la somme de 189 €. Le jour J, je me suis présenté pour le stage et la réceptionniste de l'hôtel [où devait se dérouler le stage] m'a informé que le stage était annulé. La société ne m'a informé de rien. J'ai dû m'inscrire en urgence auprès d'une autre société et payer à nouveau. J'ai réclamé le remboursement des 189 €, en vain."
Les automobilistes cherchent en toute logique à obtenir leur stage au meilleur tarif possible, mais lorsque les prix sont vraiment très bas, il convient de se poser la question de la qualité de la prestation proposée. Pour faire le tri entre les centres de formation compétents, qui font de la sécurité routière, et les autres, qui font de l’argent sur le dos des usagers, une seule solution : renforcer les contrôles des organisateurs et retirer l’agrément de ceux qui ne respectent pas les règles. Cela permettra à l’automobiliste qui en a besoin d’acheter son stage en toute confiance et de s’y présenter dans un meilleur état d’esprit. Le Délégué interministériel à la Sécurité routière a d'ores et déjà annoncé la multiplication des contrôles pour mettre fin à ces dérives.