Alors que les prix des carburants routiers continuent à battre des records de cherté, le Gouvernement est resté sourd aux revendications des automobilistes quant à la nécessité d'une baisse de la fiscalité sur ces produits, préférant la mise en place d'une relèvement de 10% du barème de l'indemnité kilométrique. L'association "40 millions d'automobilistes" contre-attaque avec le lancement de l'opération "Coût de pompe".
Pour tenter de calmer la colère des automobilistes, le Gouvernement a versé une "indemnité inflation" de 100€ à tous les Français dont les revenus mensuels sont inférieurs à 2000€ nets. Une mesure qui aura peut-être eu le mérite d’apaiser pendant quelques temps les Français, mais qui n'a pas permis d'atténuer significativement et durablement les conséquences de la flambée des tarifs à la pompe sur le pouvoir d’achat des Français.
Surtout, cette générosité gouvernementale visait à faire oublier son refus persistant de prendre la seule et unique mesure qui assurerait aux consommateurs de payer dorénavant leur carburant au juste prix : la baisse de la TVA à 5,5% (au lieu de 20%), un taux légalement réservé aux produits dits "de première nécessité".
Face à la grogne persistante des automobilistes, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d'une nouvelle mesure : le rehaussement du barème des indemnités kilométriques. Or, de l'aveu même du Gouvernement, cette mesure constitue une "niche", puisqu’elle ne concerne que 2 à 2,5 millions d’usagers (qui payent des impôts et déclarent des frais réels), au regard des 31 millions d’automobilistes qui utilisent leur véhicule personnel quasi-quotidiennement.
Alors que les études les plus récentes démontrent que la voiture individuelle reste indispensable pour plus de 30 millions de Français, une réforme de la fiscalité sur les carburants routiers serait tout ce qu’il y a de plus légitime ; pour se rendre sur leur lieu de travail, déposer leurs enfants à l’école, faire leurs courses hebdomadaires, ou encore aller à leurs rendez-vous médicaux, les Français ne peuvent pas se passer ni réduire sensiblement leur usage de la voiture, parce qu’ils ne disposent pas d’autre moyen de transport pratique et efficace. Les carburants sont donc, véritablement et au sens le plus strict du terme, des produits de première nécessité pour de très nombreux Français.
Une baisse du taux de TVA aurait un impact réel et immédiat sur le tarif des carburants à la pompe : elle permettrait une réduction d’environ 20 cts sur le litre de gazole et d’essence, soit une économie de 12€ par plein ! Évidemment, si cela en fait la meilleure mesure pour les consommateurs, elle ne serait pas sans conséquence sur le budget de l’État, pour lequel les revenus liés à la fiscalité sur les carburants représentent annuellement environ 43 milliards d’euros.
"40 millions d'automobilistes" défend l’intérêt général des automobilistes ; leur intérêt se trouve aussi bien dans l’accessibilité des prix à la pompe que dans l’équilibre des comptes publics. C’est pourquoi l'association propose une réforme plus globale de la fiscalité sur les carburants.
Concrètement, il s'agirait d’une part – et à l’instar de ce que "40 millions d'automobilistes" demande depuis des mois – de réduire le taux de la TVA à 5,5 % pour diminuer le coût pour le consommateur et, d’autre part, d’augmenter légèrement le montant de la TICPE (Taxe intérieure de Consommation sur les Produits énergétiques), pour compenser une partie des pertes de recettes pour l’État et les collectivités. Ainsi, en augmentant la TICPE de +7cts/L sur le SP95 et sur le gazole, tout en réduisant la TVA à 5,5%, on parviendrait à des prix à la pompe de 1,61€ et 1,53€, soit une économie de 13cts/L d'essence et de gazole.
Autre avantage de cette réforme : les prix en station-service seraient plus stables, puisque soumis à une fiscalité variable mois importante, ce qui permettrait également d’atténuer les fluctuations des cours du baril de pétrole. Les usagers pourraient ainsi plus facilement prévoir leur budget carburant et l’État prévoir plus précisément ses recettes.
Aussi, pour protester contre la hausse des prix des carburants et appuyer la nécessité d'une réforme fiscale sur ces produits, "40 millions d’automobilistes" a trouvé sa contre-offensive : l’opération "Coût de pompe" - que l’association avait déjà mise en œuvre avec succès en septembre 2018 – a été relancée.
Avec "Coût de pompe", l’association appelle tous les usagers soucieux de préserver leur budget auto à envoyer leur ticket de carburant à Emmanuel Macron. Cet acte est gratuit, puisque l’envoi d’un courrier au Président de la République ne nécessite aucun affranchissement.
Cette démarche a pour but de montrer au pouvoir en place l’ampleur des difficultés rencontrées chaque jour par les Français pour utiliser leur véhicule et d’amener les dirigeants politiques à prendre des mesures plus justes pour tous.
Rappelons qu’en septembre 2018, la première édition de l’opération "Coût de pompe" lancée par "40 millions d’automobilistes" avait été suivie à l’automne du mouvement des Gilets jaunes, qui reprenait largement les revendications de l’association en matière de baisse des taxes sur les carburants.