Un sondage "40 millions d’automobilistes" / CSA portant sur les attentes des automobilistes pour l’élection présidentielle révèle qu’1 Français sur 3 tiendra compte des propositions des candidats pour la défense des automobilistes au moment de glisser son bulletin dans l’urne les 10 et 24 avril prochains. Plus précisément, le sondage fait part des souhaits les plus répandus chez les automobilistes concernant leur mobilité : 81% plébiscitent une baisse à 5,5% du taux de TVA sur les carburants et 71% demandent le retour de la limitation de vitesse à 90 km/h.
Depuis la reprise économique consécutive au ralentissement de la pandémie, l’inflation atteint des sommets en France comme ailleurs dans le monde, et la plupart des produits de grande consommation connaissent une hausse inédite de leur prix. C’est le cas notamment des carburants routiers dont les tarifs flambent à la pompe, et qui pénalisent dangereusement la mobilité des usagers de la route. C’est ainsi que la baisse de la fiscalité sur les carburants – et plus précisément la réduction de la TVA de 20% à 5,5% – est de loin la mesure la plus attendue par les automobilistes (81% des Français la plébiscitent, 86% dans les communes rurales).
Pour "40 millions d’automobilistes", cette mesure est en effet la seule qui permettrait de venir réellement en aide aux Français – dont 77% utilisent leur voiture chaque semaine et 84% ne pourraient pas s’en passer selon le sondage – en réduisant sensiblement et en stabilisant durablement les prix à la pompe : l'association propose une vaste réforme de la fiscalité sur les carburants routiers, qui consiste en une réduction du taux de TVA à 5,5% (comme pour les produits de première nécessité) accompagnée d’une légère hausse (+7 cts€) du montant de la TICPE, de façon à préserver les revenus fiscaux pour les finances publiques. Concrètement, avec des tarifs actuels à 2,08 €/L de SP95 et 2,10 €/L de gazole, cela permettrait une réduction de 18 cts€ du prix du litre à la pompe.
La baisse généralisée de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires restera probablement la mesure auto la plus polémique de ce quinquennat. Entrée en vigueur il y a maintenant près de 4 ans, la mesure continue à faire la quasi-unanimité contre elle ! En toute logique, le sondage confirme que les Français sont une très large majorité à souhaiter le retour des 90 km/h sur les routes nationales : 71% d’entre eux plébiscitent cette proposition (76% dans les communes rurales, les plus impactées par la mesure ; les sympathisants de la droite et du candidat La Reconquête Éric Zemmour y sont le plus largement favorables : respectivement 81% et 86%).
L’autre enseignement que l’on peut tirer de cette étude, c’est qu’une très courte majorité des Français (53%) se dit actuellement favorable au développement des Zones à Faibles Émissions (ces zones délimitées par les agglomérations de plus de 150000 habitants où la circulation des véhicules les moins récents est interdite). Un résultat plutôt surprenant, lorsque l’on sait que, selon le calendrier de mise en place des ZFE voté à l’été dernier, ce sont près de 6 Français sur 10 qui ne seront plus autorisés à accéder au centre-ville des moyennes et grandes agglomérations d’ici 2025 et ce, quel que soit le motif invoqué.
Pour l'association "40 millions d'automobilistes", il faut interpréter ces résultats à la lumière d'une autre étude (Harris Interactive pour le CNPA), qui révèle que 60% des Français ignorent en réalité ce qu’est une ZFE et ce qu’elle implique pour la mobilité des automobilistes. On comprend alors que si les usagers ne sont pas plus nombreux à rejeter les ZFE, c’est qu’ils ne prennent pas encore la mesure de ce qui les attend dans les années à venir. Mais ne nous y trompons pas : ces "zones de forte exclusion" sont des bombes à retardement, qui promettent une crise sociale majeure dès l’instant où les automobilistes réaliseront l’ampleur et l’impact du dispositif sur leur quotidien.
On ajoutera que le développement des ZFE est une mesure éminemment politique (bien plus qu’environnementale !). Pour preuve, les avis sont nettement plus tranchés lorsque l’on prend en compte la sensibilité partisane des votants : sans surprise, les militants EELV sont les plus fervents défenseurs des restrictions de circulation (83%), tandis que les sympathisants de droite et d’extrême droite y sont le plus farouchement opposés (61% et 69%).
Source : sondage Les attentes des automobilistes pour l'élection présidentielle, "40 millions d'automobilistes" / CSA, février 2022.