Les premières portions d’autoroute en flux libre arrivent en France. De quoi s’agit-il ? En quoi est-ce utile et quels en sont les inconvénients ? L’association "40 millions d’automobilistes" fait le point.
Les péages en flux libre, ou "free flow", désignent un système de péage sans barrière. Certains pays le pratiquent déjà, comme les États-Unis, l’Australie ou encore le Portugal.
À la place des barrières de péages et des cabines de paiement habituelles se trouvent des portiques avec des caméras capables de lire les badges de télépéage et les plaques d’immatriculation ; nul besoin de s’arrêter pour s’acquitter du paiement, qui a lieu a posteriori et dépend de la société qui exploite la portion.
Si l’usager dispose d’un badge télépéage, le prélèvement se fera de façon automatique.
Pour les autres, il faudra soit enregistrer au préalable son immatriculation auprès de société gérant le péage, soit régler les sommes dues sous 72h, en ligne ou sur les bornes de paiement mises à disposition le long des tronçons concernés.
Si vous ne le faites pas, vous recevrez quand même la facture par courrier… Accompagnée d’une amende allant de 10€ à 375€ en fonction du retard de paiement.
Le principal avantage pour l’usager est de ne plus avoir à s’arrêter pour s’acquitter du montant des péages, donc le gain de temps. L’objectif par ailleurs est de permettre la réduction des embouteillages, notamment lors des grands départs en vacances et sur les portions encombrées quotidiennement par les automobilistes effectuant leur trajet domicile-travail.
Les sociétés concessionnaires d’autoroutes vantent également un système plus respectueux pour l’environnement, qui permettrait la réduction du nombre d’heures de conduite et donc d’émissions polluantes, ainsi que l’économie de carburant.
L’inconvénient principal du péage sans barrière est celui du paiement, dont les nombreuses modalités ont de quoi créer la confusion chez les usagers. Si toutes les sociétés proposent leur propre système d’enregistrement et de règlement, il deviendra compliqué de s’y retrouver pour l’automobiliste : par exemple, pour le moment le système SESAME fonctionne uniquement pour les péages en flux libres de l’A79, tandis qu’il faut se rendre sur l’espace client du groupe SANEF pour s’enregistrer et régler les portions sans barrière de l’A4. Une uniformisation du système de paiement paraît donc primordiale pour que les usagers adhèrent au dispositif et puissent en profiter pleinement, sans mauvaise surprise.
Outre cet aspect, il est probable que la mise en place de ce système - notamment pour la gestion technique et administrative des usagers qui n’auront pas payé dans les conditions appliquées par la société ou les fraudeurs potentiels - se répercute sur les usagers en règle par une augmentation des tarifs.
Enfin, les péages sans barrière étant pour le moment à la marge en France, le manque d’information autour du dispositif pose problème. Toute la phase de transition s’annonce ardue, au détriment des usagers, en témoignent les couacs des péages en flux libre de l’A79 : ignorant l’existence de ce système, de nombreux usagers ont eu la mauvaise surprise de recevoir une ou plusieurs amendes.
⚠ Depuis novembre dernier, l'autoroute A79 est une autoroute à flux libre. Problème : beaucoup d'usagers ne sont pas au courant. Avec des PV à la clé❗
— 40 millions d'automobilistes (@40MA) September 28, 2023
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