Dans son Projet de Loi des Finances (PLF) pour 2022, le Gouvernement a budgété les recettes issues des amendes générées par les radars à hauteur de 714 millions d’euros. Des prévisions dénoncées par l’association "40 millions d’automobilistes", qui s’insurge de l’objectif lucratif de l’État.
C'est une réalité que vous ignoriez peut-être : tous les ans, l'État budgète le pactole astronomique qu'il va récolter auprès des automobilistes grâce à son système de contrôle automatisé de la vitesse.
Ainsi, 714 millions d’euros devraient être crédités en 2022 dans les caisses de l’État au titre de l’argent collecté par le parc visiblement très lucratif des radars en tous genres.
C’est plus qu’en 2020 (les recettes des radars avaient alors plafonné à 553 millions d'euros en raison de la chute de la circulation routière due aux confinements), mais bien moins qu’en 2017, quand elles avaient atteint le montant record de 825 millions d’euros (hors amendes majorées).
Un cadeau fait aux automobilistes ? Certainement pas : l’Exécutif indique dans les documents budgétaires que "le déploiement massif du télétravail" explique que ces sommes restent inférieures à celles d’avant la crise sanitaire.
Car pour atteindre cet objectif, le parc de radars sera bel et bien renforcé : 4700 appareils contrôleront la vitesse des usagers sur les routes du territoire français.
Dans ces conditions et face à ces sommes folles, la politique du contrôle-sanction automatisé de la vitesse à outrance donnerait-elle raison aux 72,4% des Français qui pensent que les radars sont devenus des "pompes à fric" ?
Cerise sur le gâteau : dans une évaluation fracassante de la politique publique de sécurité routière parue cet été (dans le cadre de laquelle l’association "40 millions d'automobilistes" a longuement été auditionnée), la Cour des Compte a reconnu que la mortalité routière ne baissait plus depuis 2013 et que la politique du "tout-radar" avait atteint ses limites.
Des conclusions encore inimaginable il y a quelques mois dans un rapport officiel…
Cela fait donc 8 ans que l’État persiste à sauver le "soldat-radar" et que nous assistons à l’incapacité du Gouvernement à élaborer une politique cohérente et efficace de sécurité routière, et obsédé par le facteur "vitesse".
Bien que le nombre de radars soit toujours plus important sur les routes françaises et les mesures toujours plus sévères pour réprimer le moindre km/h de trop, le dispositif semble aujourd’hui inefficace pour inverser la courbe de la mortalité routière.
En revanche, les sommes prélevées dans les poches des automobilistes par le biais du système radar restent astronomiques, comme en témoigne le PLF 2022.
L’association "40 millions d’automobilistes" continue de mobiliser les automobilistes sur sa pétition "Plus un radar de plus" ; celle-ci a déjà recueilli plus de 200000 signatures d’usagers de la route.
Pour grossir les rangs de la mobilisation, agir pour une politique de sécurité routière réellement efficace et sortir de l'objectif lucratif du Gouvernement, signez vite la pétition de l’association :