La Région Ile-de-France a publié les résultats de la grande consultation publique qui s’est tenue du 10 au 30 novembre dernier à destination des Franciliens, portant sur l'avenir du périphérique parisien. À la question "pour ou contre la suppression d’une voie pour tous sur le périphérique", 90.2% des 79000 participants se sont dit opposés à la mesure. Un verdict écrasant révélateur des enjeux liés à l’accessibilité de cette infrastructure, qui montre à quel point la politique menée par les édiles parisiens est déconnectée de la réalité, des besoins et des attentes des usagers. L'association "40 millions d’automobilistes" demande l’annulation du projet de fermeture d’une voie de circulation sur le Périph’.
Cette consultation intervenait alors que la mairie de Paris avait récemment confirmé son projet de réserver une voie de circulation du boulevard périphérique aux seuls véhicules jugés "propres", de transport en commun ou pratiquant le covoiturage, après la tenue des Jeux olympiques de 2024 dans la capitale.
Suite à l’annonce de la Municipalité, la Région Ile-de-France avait mis en ligne une consultation publique dans laquelle elle appellait les usagers de la route à se prononcer "pour ou contre" la mesure. Agacée et gênée dans son projet anti-voiture, la mairie de Paris a annoncé qu’elle porterait plainte contre la consultation.
L’association "40 millions d’automobilistes", quant à elle, appellait tous les usagers à se mobiliser via la consultation. Car les enjeux de ce projet de la Mairie de Paris sont nombreux, et la fermeture d'une voie à la circulation pour tous sur le boulevard périphérique parisien, lourde de conséquences.
En effet, le périph' parisien draine quotidiennement plus de 1,1 million de trajets. Il est principalement fréquenté par des banlieusards et des Franciliens : 66 % des usagers viennent de Petite et de Grande Couronne, contre seulement 18 % de Paris.
Pour "40 millions d'automobilistes", il y a clairement un problème de compétences concernant la gestion du boulevard périphérique parisien : celle-ci ne devrait pas être du ressort de la seule municipalité de Paris, mais de la Région, qui est la mieux placée pour prendre en compte les intérêts de l’ensemble des usagers qui empruntent cet axe de circulation hors du commun, et notamment des 12 millions de résidants franciliens pris en otages et systématiquement écartés des questions de mobilité par la mairie de Paris.
Ensuite, il y a un problème de positionnement politique : il est inconcevable qu’une minorité verte déconnectée de toute réalité puisse prendre en otage les millions d’automobilistes qui ont besoin de se déplacer chaque jour via le périphérique.
Enfin, pour l'association, cette mesure va à l'encontre du bon sens en matière de régulation de la circulation... et même d'amélioration de la qualité de l'air, puisque réduire le nombre de voies de circulation disponibles pour tous les usagers ne fera logiquement qu'aggraver encore le phénomène de congestion routière, et que l'on sait pertinemment que les bouchons sont la pire situation en termes d'émissions de polluants. Or, les embouteillages sont de plus en plus nombreux et de plus en plus étendus sur le périphérique parisien, parce qu’ils sont créés artificiellement par le gestionnaire, à dessein de dégoûter les usagers de le parcourir.
"40 millions d’automobilistes" félicite la Région Île-de-France pour cette initiative qui a permis de redonner la parole aux millions d’automobilistes franciliens, premiers usagers du boulevard périphérique, mais trop souvent écartés des décisions de la mairie de Paris en matière de mobilité.
L’association "40 millions d’automobilistes" espère maintenant que les résultats de cette consultation mettant en avant l'opposition de 9 participants sur 10 au projet permettra de faire prendre conscience à l’État de l’importance de confier la gestion de cet axe hautement stratégique à une instance régionale qui prenne en compte l’intérêt de tous les usagers, et non au seul pouvoir communal parisien, qui ne voit que par le prisme de l’écologie punitive.