Fin d’année 2023, la ville de Paris annonçait la mise en place d’une zone ZTL (Zone à Trafic Limité) dans le centre de la capitale. Mais aujourd'hui, l'analyse des études techniques pointe le manque d'intérêt du dispositif. L'association "40 millions d’automobilistes" dénonce une mesure sans conséquence significative.
Le but de la ZTL, selon la Mairie de Paris, est de diminuer massivement le flux de véhicules motorisés en centre-ville mais aussi, d’apporter des bénéfices en termes de qualité de l’air et de pollution sonore. Mais qu'en est-il réellement ? L'Autorité environnementale émet plusieurs réserves.
S'il est évident que la ZTL va diminuer les flux de circulation à l’intérieur de la zone (c'est le principe même du dispositif !), cela va inévitablement impacter ses pourtours en raison des reports de circulation. Nous apprenons ainsi que "Le trafic devrait ainsi augmenter sur les Grands Boulevards au nord du périmètre ainsi que sur les ponts en amont et en aval, notamment ceux de la Concorde, Alexandre-III et Charles-de-Gaulles. Des reports importants sont également prévus sur le quai Saint-Bernard vers l’est (+ 40% le matin)", selon les prédictions de l’étude.
Et si le projet de ZTL devrait effectivement améliorer la qualité de l’air en son centre, les reports de trafic provoqueront, eux, des concentrations bien plus fortes sur certaines voies (9% sur le quai Anatole-France par exemple). L'Autorité environnementale ajoute que "les incidences positives du projet sont modérées et la qualité de l’air reste dégradée, notamment à cause de la pollution de fond".
En clair : la ville de Paris s’apprête à dépolluer une zone pour en polluer davantage une autre ! Pour l’association "40 millions d’automobilistes", cela n’a strictement aucun intérêt ! C'est une mesure sans conséquence significative, si ce n’est un report de trafic et donc des taux importants de saturation de la circulation, notamment sur le boulevard périphérique.
Le dernier objectif est de diminuer la quantité de pollution sonore. Mais à nouveau, les modélisations prévoient très peu d’incidence, de -1 à +1 dB selon les zones. Certains axes comme l’avenue de l’Opéra connaîtront une légère diminution des nuisances sonores, jusqu’à -3%, au dépit d’autres rues comme celle de l’Arsenal (IV e) qui connaitra une augmentation inférieure à 3dB.
Pour ce qui est de la pollution sonore, celle-ci accompagne évidemment l’évolution des motorisations et des vitesses de déplacement motorisées.
"40 millions d’automobilistes" en conclut qu'on ne retrouve donc aucune réelle conséquence significative dans ce projet de ZTL. En revanche, on peut certainement s'attendre une augmentation des contraintes pour tous les automobilistes français. C’est une fois encore, eux, nous, qui paieront le prix...