Alors que la loi ZFE-m prévoyait initialement de bannir les véhicules Cri’Air 3, 4, 5 et non classés d’une quarantaine de métropoles à partir du 1er janvier 2025, les Zones à Faibles Émissions continuent de perdre du terrain. Paris et Lyon restent les seules agglomérations touchées d’une obligation d’interdire les véhicules Crit’Air 3 à la circulation à cette échéance. Un nouveau recul du Gouvernement sur le dossier, qui marque une volonté de désamorcer la bombe sociale à retardement, sans pour autant perdre la face.
Le 10 juillet 2023, le Gouvernement assouplissait déjà largement le calendrier de déploiement des interdictions de circulation dans les ZFE, en annonçant qu’il ne s’appliquerait de façon obligatoire qu’aux métropoles qui connaissaient des dépassements des seuils de polluants. Paris, Lyon, Marseille, Rouen et Strasbourg étaient ainsi les seules concernées, au lieu de la quarantaine de métropoles prévues à la publication de la loi ZFE-m. Pour toutes les autres agglomérations, il n’y aurait plus aucune obligation de mettre en place une ZFE.
Mais ce mardi 19 mars, c’est un nouveau rebondissement qui a (encore) bouleversé le champ d’application de ces ZFE : le ministère de la Transition écologique a annoncé que dans la mesure où la qualité de l’air s’est améliorée à Marseille, Strasbourg et Rouen, seules les métropoles de Paris et Lyon seraient obligées d’interdire la circulation aux véhicules Crit’Air 3, au 1er janvier 2025.
Une excellente nouvelle pour les automobilistes qui allaient se retrouver frappés de plein fouet dans leur mobilité par des restrictions de circulation injustes socialement.
C’est une nouvelle bataille remportée par "40 millions d’automobilistes" et tous les usagers de la route mobilisés aux côtés de l’association, qui se battent depuis les prémices de la loi ZFE-m pour empêcher une bombe sociale à retardement autour de ces "Zones de Forte Exclusion".
Cette expression largement employée par "40 millions d’automobilistes", ainsi que la prédiction de l’association sur un risque de nouveau mouvement de Gilets Jaunes ont d’ailleurs été évoquées par le Ministre Christophe Béchu : "Nous avons eu droit à des remises en cause de ces ZFE expliquant que cela allait devenir des Zones de Forte Exclusion, que si on avait aimé les Gilets jaunes, nous allions adorer les conséquences [des ZFE]". Le message de l'association a donc résonné auprès des plus hautes sphères.
Reste que, malgré une loi ZFE-m vidée de sa substance, les métropoles peuvent continuer, de leur propre chef, d’appliquer des interdictions de circulation sur leur territoire, selon les paramètres et le calendrier qu’elles souhaitent.
11 ZFE sont d'ailleurs déjà en application en France, avec des critères de restriction qui diffèrent d’une agglomération à une autre.
Si les municipalités de Marseille et Rouen - qui freinaient sur la mise en place de leur ZFE par peur de "laisser s’installer une écologie punitive" (adjoint au maire de Marseille) - devraient dorénavant se sentir soulagées de ce nouvel assouplissement, la ville de Strasbourg a pour sa part fait savoir qu’elle appliquerait malgré tout la mesure initiale.
Pour ces automobilistes toujours frappés d’interdiction de circulation qui n’ont pas les moyens financiers de changer leur véhicule pour un plus récent, le combat doit continuer.