Alors que la crise des énergies fait rage et qu'un gel des tarifs de l'électricité et du gaz a été annoncé par le Gouvernement, la question de la flambée des prix des carburants, elle, a tout simplement été bottée en touche. L'association "40 millions d’automobilistes" appelle le Gouvernement et les candidats à l’élection présidentielle à prendre position dans ce dossier explosif et à proposer aux Français des solutions concrètes pour préserver leur "pouvoir-rouler" et leur mobilité.
2 composantes majeures entrent en compte dans le calcul du prix des carburants : le coût du pétrole brut, qui est déterminé sur les marchés mondiaux principalement en fonction de l’offre et de la demande et des cours de l’euro face au dollar et les taxes qui pèsent sur le produit.
C'est donc bien sur les taxes que l'État peut agir significativement pour soulager le budget automobile des Français.
Il s'agit d'une part de la TICPE et, d'autre part, de la TVA.
L'association "40 millions d'automobilistes", qui milite depuis des années en faveur du pouvoir d'achat des automobilistes, propose ainsi 2 façons concrètes d'agir sur la fiscalité relative aux carburants, afin de faire évoluer à la baisse les prix pratiqués à la pompe :
• Une baisse de la TICPE, au niveau des minima imposés par l’Union européenne ;
• Une baisse de la TVA à 5,5%, en considérant les carburants routiers comme des produits de première nécessité.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, explique que cette baisse généralisée de la fiscalité sur les carburants serait "injuste et "coûterait très cher", arguant que 15 centimes de moins sur les taxes sur les carburants, ce serait 500 millions de moins dans les caisses de l'État.
L’association "40 millions d’automobilistes" dénonce des propos mensongers : la baisse des taxes ne représenterait pas un manque à gagner, mais simplement un retour à la normale. Étant donné la TVA qui s'applique à hauteur de 20% sur les prix des carburants, la flambée des cours du pétrole favorise en réalité les caisses de l'État qui perçoit, dans ce contexte, un trop-perçu !
L'association a appelé les candidats à la Présidentielle à se positionner sur leur volonté (ou non) de revoir à la baisse les taxes qui pèsent sur les carburants. 5 candidats à l'élection Présidentielle ont répondu favorablement à l'appel de "40 millions d'automobilistes" en reprenant l'une des propositions de l'association pour agir sur le prix des carburants :
• Nicolas Dupont-Aignan : "Il faut faire un geste sur le prix des carburants. Je propose de supprimer les taxes sur les taxes "
• Anne Hidalgo, au sujet de la TVA : "Elle est à 20% sur l’essence. On peut la passer à 5,5 parce que c’est un produit de première nécessité"
• Marine Le Pen : "Parce qu’il faut rendre leur argent aux Français, je propose de baisser à 5,5% la TVA sur l’essence"
• Fabien Roussel : "Je propose de faire une taxe flottante sur l’essence "
• Eric Zemmour : "À court terme, je serais plutôt favorable à une baisse des taxes" sur le prix des carburants
Au contraire, d'autres candidats se positionnent contre la baisse des taxes sur les carburants :
• Yannick Jadot préfère le "chèque-énergie"
• Jean-Luc Mélenchon : "Nous ne sommes pas d'accord avec l'idée que la solution pour faire baisser les prix, c'est de faire baisser les taxes et les impôts qui pèsent dessus"
• Valérie Pécresse : "Il ne faut pas faire de fausses promesses" (interrogée sur BFMTV, la candidate n'a pas souhaité s'engager à faire baisser la TVA sur le carburant à 5,5%).
(Candidats classés par ordre alphabétique)
D'autres candidats prendront-ils conscience de la nécessité pour les Français de pouvoir continuer à utiliser leur voiture pour se déplacer au quotidien, et du handicap économique que représente pour eux chaque augmentation des prix à la pompe ? Les positions de Nathalie Arthaud, Jean Lassalle, Philippe Poutou et Christiane Taubira restent à connaître. À suivre...
Une nouvelle preuve, s'il en fallait une, de la déconnexion totale de l'exécutif avec les besoins et les attentes des Français : interrogé au sujet des prix des carburants, un des proches conseillers d’Emmanuel Macron a soutenu qu’il n'était pas favorable au fait de prendre des mesures de nature à enrayer la flambée des prix à la pompe, car cela favoriserait "ceux qui roulent en SUV et s'en servent pour aller à la plage".
"40 millions d'automobilistes" dénonce des propos scandaleux et totalement hors-sol : les Français ne remplissent pas leurs réservoirs pour faire des tours de périph’ pour le plaisir, ils utilisent leur voiture chaque jour pour aller travailler !
Tout automobiliste qui passe ces dernières semaines par la case (obligatoire) "station-service" constate avec désarroi que les prix du SP 95 et du gazole ne cessent d’augmenter. Des tarifs sensiblement identiques à ceux qui avaient fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Gilets jaunes à l’automne 2018.
L’association appelle d’urgence le Président de la République à retrouver la raison et à décréter au plus vite une baisse de la fiscalité sur les essences et le gazole pour soutenir le pouvoir rouler et la mobilité des automobilistes.
Le Gouvernement a tranché en faveur d'un "chèque carburant" de 100€ versé à partir de décembre, pour les personnes touchant moins de 2000€ nets par mois.
Pour "40 millions d'automobilistes", cette indemnité est insuffisante et injuste à plusieurs égards :
1) Le montant de l'indemnité proposée est loin de compenser le surcoût engendré par la flambée des prix à la pompe. En substance, le gouvernement vous dit simplement : "On vous offre 2 semaines de carburants, remerciez-nous !". De qui se moque-t-on ?
2) Le citadin qui se déplace uniquement en cœur de ville, en vélo ou en transports en commun dont l’abonnement lui est déjà payé à 50% par son employeur, bénéficiera de cette indemnité de 100€ au même titre que l’artisan basé en zone rurale qui parcourt chaque semaine des centaines de kilomètres pour son activité professionnelle. C’est profondément injuste, parce qu’il est évident que le second est infiniment plus pénalisé par la hausse des prix des carburants que le premier.
3) Dans la mesure où les taxes appliquées sur les carburants routiers ne baissent pas – 60% actuellement en moyenne sur le gazole et l'essence –, 60€ de ce "chèque carburant" repartent donc directement dans les caisses de l'État.
Les automobilistes ne peuvent pas se satisfaire de cette mesurette que le Gouvernement entreprend pour tenter d'éteindre le feu.
Pour "40 millions d'automobilistes", le "chèque carburant, c'est de l'enfumage [...] On ne peut pas continuer à braquer tous les jours les automobilistes à la station-service".
Le gaz et l’électricité sont des produits de première nécessité ; à ce titre, ils bénéficient de l’application d’un taux réduit de la TVA à 5,5 %. Les carburants routiers – parce qu’ils sont indispensables à la grande majorité des Français pour se déplacer et effectuer les actes du quotidien les plus essentiels – sont aussi, de fait, des produits de première nécessité. Pourtant, ils sont taxés à 20 % de TVA, en plus du montant déjà très élevé de TICPE qu’ils supportent.
L'association persiste et signe : la baisse des taxes est le seul et unique moyen de faire fléchir significativement et pour tout le monde les prix pratiqués à la pompe.