Mardi 30 avril 2019, un triste record est atteint pour les usagers de la route en France : les prix des carburants, en augmentation constante ces derniers mois, sont désormais au plus haut depuis 2013. L’envolée des cours du pétrole, mais aussi la politique fiscale particulièrement lourde qui pèse sur le coût à la pompe du litre d’essence et de gazole en France, sont les principales causes de cette ascension.
Alors que le Président de la République a présenté la semaine dernière ses propositions pour redonner du pouvoir d’achat aux citoyens, aucune mesure ne semble avoir été envisagée pour enrayer cette hausse immodérée, lourde de conséquences pour le budget des ménages. L’association "40 millions d’automobilistes", qui a alerté dès le mois de septembre 2018 sur cette question, demande la mise en œuvre d’une TICPE flottante.
Depuis le début de l’année 2019, le prix du litre de gazole à la pompe a augmenté de 10 centimes et celui de l’essence de 17 centimes, pour s’établir au plus haut depuis 6 ans. La faute, principalement, à l’éventail de taxes qui pèse sur les carburants en France : la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les Produits énergétiques), la CCE ensuite (aussi appelée "taxe carbone") et la TVA enfin, qui s’applique à hauteur de 20% sur le produit… déjà taxé ! Une taxe sur la taxe donc.
L'association "40 millions d'automobilistes" rappelle qu'à l’heure actuelle, le prix du litre de carburant à la pompe est en moyen 20 centimes plus élevé qu’en Espagne ou en Allemagne par exemple. Les taxes représentent 65 à 70% du prix du litre. C’est cette fiscalité immodérée qui est à l’origine de la difficulté des Français – en particulier ceux résidant en zone rurale – à avoir accès à la mobilité et qui les a poussés à manifester tous les samedis depuis le 17 novembre 2018.
Le Gouvernement a abandonné la hausse de la taxe carbone prévue pour 2019, mais on reste en réalité au même niveau de taxe qu’en octobre 2018. Il n’y a pas eu de "cadeau" de la part de l’État. Il a été question à un certain moment de revenir à une TICPE flottante, cela a existé par le passé, pour plafonner le prix des carburants lorsque le coût du baril explose. Pour "40 millions d'automobilistes", l’idée était bonne, mais aucune suite n’y a été donnée, ce qui est regrettable.
L’association demande donc la mise en œuvre – dans les plus brefs délais, au regard de la situation d’urgence dans laquelle se trouvent nombre de Français – d’une TICPE flottante, qui compenserait les écarts des cours du pétrole sur la scène internationale.