Le vendredi 23 septembre dernier, l'association "40 millions d'automobilistes" médiatisait l'affaire du radar piège de Poissy, qui flashe les automobilistes sur une portion de route départementale depuis peu limitée à 30km/h en descente. Face à la grogne, la Maire de Poissy, Mme Sandrine Berno Dos Santos, a publié sur la page Facebook de l'association un message pour justifier le dispositif : nous le relayons ci-dessous et répondons aux différents points soulevés par l'élue.
"NON ! Ce radar n’est pas nouveau. Il existe à cet emplacement depuis des années. Il est parfaitement connu des usagers de la route.
NON ! Ce radar n’est pas piegeux. Il est annoncé de façon parfaitement légale bien en amont, par le panneau réglementaire annonçant la présence d’un radar. L’entrée en Zone 30 est aussi indiquée par deux panneaux 30 en bord de route et par un marquage au sol en entrée de ville, quelques centaines de mètres avant le radar.
NON ! La vitesse ne passe pas subitement de 70 à 30 ! Une zone de décélération à 50 a justement été installée en amont par le Conseil départemental.
OUI ! La Ville de Poissy assume avoir passé toute sa voirie à 30km/h comme l’ont fait plusieurs centaines d’autres communes, en France et en Europe pour la sécurité des piétons. Un choc a 30km/h laisse 90% de chance de survie à un piéton. A 50km/h, les chances de survie chute à 20%.
OUI ! La Ville de Poissy entend privilégier la sécurité des piétons et des riverains à la vitesse des automobilistes. Nous avons vécu ces dernières années de trop nombreux drames de la route avec 3 accidents mortels en 3 ans sur notre voirie.
OUI ! Cet axe est dangereux et ce radar est utile à la sécurité des Pisciacais.
Contrairement à ce qu’indique 40 Millions d’automobilistes, cet axe est particulièrement dangereux et emprunté par de très nombreux enfants se rendant à l’école La Bruyère qui le traversent tous les jours.
Pour info, il y a tout juste un an, la personne chargée d’aider les écoliers à traverser est tragiquement décédée sur ce passage piéton percutée par une moto.
Dire que ce n’est pas dangereux, c’est ne pas connaître le territoire."
Bonjour Madame la Maire,
Il y a quelques jours, nous faisions appel à votre bon sens d'élue de terrain afin de trouver une issue positive à la surverbalisation du radar situé quelques mètres après l'entrée de votre ville.
J'entends évidemment chacun des arguments que vous avancez. Malheureusement, ils se heurtent au bon sens.
Sachez avant toute chose, Madame la Maire, que jamais nous ne prenons position sur un sujet sans en connaître les tenants et aboutissants.
Bien évidemment, nous sommes parfaitement au courant de la série absolument terrible d'accidents mortels survenus dans votre ville avant comme après le passage à 30km/h généralisé dans votre commune.
Chaque accident est un accident de trop. La fatalité n'existe pas. Nous devons tous agir pour sécuriser les déplacements de chacun et protéger.
Non, il n'est pas acceptable qu'un enfant décède lors d'un déplacement à trottinette. C'est une horreur absolue et nous ne pouvons imaginer la peine de chacun des proches d'une victime innocente...
Il n'est pas plus acceptable de tolérer le décès d'une de nos aînées renversée par un camion au cœur de la ville.
Ces deux accidents n'ont d'ailleurs aucun lien avec le radar dont nous remettons en question la vitesse maximale autorisée piégeuse aujourd'hui.
Non il n'est pas acceptable non plus d'assister au décès d'une agent municipale fauchée par une moto masquée par un bus au niveau du feu tricolore sur l'axe de circulation en question, tout en bas de la descente.
Que vous souhaitiez passer la limitation de vitesse à 30km/h dans votre ville est une décision politique qu'il ne nous est pas légitime de contester. C'est une décision d'élus légitimé par le suffrage universel.
Ce n'est pas de cette décision dont nous parlons mais bel et bien du positionnement d'un radar, plusieurs centaines de mètres au préalable, en pleine descente sur un axe où il n'y a aucune habitation à droite comme à gauche. Plus encore, au niveau de ce radar, les trottoirs piétons sont indépendants de la route, protégés par une allée d'arbres qui sécurise de fait les piétons de tout accident possible.
Il n'y a donc au niveau de ce radar, en toute objectivité, aucun piéton aux abords directs, aucun danger impliqué par une limitation de vitesse "habituelle" de 50km/h. Le danger est objectivement absent de cet axe et tant mieux, si tant est que la réglementation "normale" prévue par le code de la route soit respectée (50km/h en ville, respect des règles de comportements concernant l'alcool, les stupéfiants et le téléphone au volant).
Je suis donc quelque peu perturbé par votre réponse sur notre page de réseau social Facebook qui ne répond à aucune réalité de terrain que vous connaissez pourtant parfaitement.
Aussi, je vous invite à réexaminer notre demande tout à fait légitime. La limitation de vitesse à 30km/h n'a absolument aucun sens au niveau de l'implantation du radar.
Elle ne fait que renforcer l'impression des Français que la sécurité routière est assimilable à un piège.
Plusieurs options s'offrent alors à vous :
• Déplacer le radar au niveau de la zone véritablement dangereuse au niveau du feu tricolore.
• Conserver l'implantation du radar en appliquant une dérogation à 50 km/h sur l'axe concerné
• Demander la suppression du radar automatique
Je ne saurais que vous rappeler les propos de votre élu à la sécurité et au stationnement : "Les gens vont nous dire qu'on ne pourra pas faire respecter les 30 km/h. Le but n'est pas que les gens roulent à 30 km/h car on sait qu'on n'y arrivera pas. Seulement, au lieu de faire des pointes à 70 km/h quand c'est limité à 50 km/h, ils feront des pointes à 45 km/h".
Vous conviendrez sans aucun doute que cette réglementation conduit donc de facto à une amende de 135 euros et à la perte d'un point sur le permis de conduire.
Permettez-moi tout de même d'être quelque peu circonspect face à une réglementation que vous jugez donc, au sein de l'équipe municipale davantage symbolique que respectable.
Le seul souci, c'est que le symbole coûte cher à ceux qui déclenche cette guirlande de noël qui scintille avant l'heure.
Cependant, si un problème de vitesse démesurée existe sur cet axe de circulation, je vous propose de participer à vos côtés à une journée ou une soirée de sensibilisation aux côtés de la police municipale de votre ville.
Nous partageons avec vous la volonté de traquer les chauffards. Vous conviendrez donc, Madame la Maire, qu'il est impossible de qualifier de chauffard un automobiliste à 35 ou 40 km/h au niveau de la machine à flash de l'avenue du Président Eisenhower.
Le seul souci, c'est que le symbole coûte cher à ceux qui déclenche cette guirlande de noël qui scintille avant l'heure.
Cependant, si un problème de vitesse démesurée existe sur cet axe de circulation, je vous propose de participer à vos côtés à une journée ou une soirée de sensibilisation aux côtés de la police municipale de votre ville.
Nous partageons avec vous la volonté de traquer les chauffards. Vous conviendrez donc, Madame la Maire, qu'il est impossible de qualifier de chauffard un automobiliste à 35 ou 40 km/h au niveau de la machine à flash de l'avenue du Président Eisenhower.
Bien cordialement,
Pierre Chasseray, délégué général de "40 millions d'automobilistes"