En réponse à l’action lancée par une association locale, "40 millions d’automobilistes", 1ère association française reconnue d’intérêt général pour la défense des automobilistes, rappelle les règles générales qui régissent la conception, la construction et l’implantation des ralentisseurs et dos d'âne, pour aider les responsables locaux à faire les bons choix en matière d’aménagements favorisant le respect des vitesses et les sensibiliser à l’importance de réaliser les implantations en conformité avec les textes réglementaires.
La nécessité de faire respecter les limitations de vitesse en agglomération pour assurer la sécurité de tous les usagers amène souvent les maires à ordonner l’implantation de ralentisseurs, plus communément appelés "dos d’âne". Mais si ce type d’aménagement peut être utile, son installation sur les routes ne doit pas être systématique et, surtout, doit toujours se faire dans les règles de l’art et en conformité avec les normes et la législation qui l’encadrent, pour ne pas occasionner de gêne ou devenir paradoxalement source de danger pour les usagers.
Les décisionnaires locaux sont souvent pris en étau entre les différentes catégories d’usagers de la route qui, pour les unes, à chaque situation routière présentant un risque, réclament la mise en place de dos d’âne à tout-va, et pour les autres, les considèrent comme dangereux et s’y opposent farouchement, constate "40 millions d’automobilistes".
Le fait est que le ralentisseur est un outil à la disposition des communes qui peut être très efficace pour réguler la vitesse dans les lieux qui imposent une circulation à allure réduite : aux abords des écoles par exemple, ou dans les zones particulièrement fréquentées par ceux qu’on appelle "les usagers vulnérables" (pétions, cyclistes, personnes à mobilité réduite…). Mais pour que cet aménagement remplisse pleinement ses fonctions, il est impératif qu’il soit conforme à la réglementation.
Or, sur les 450000 ralentisseurs implantés actuellement sur les routes françaises, beaucoup seraient hors-normes. Autrement dit, ils ne respectent pas les règles de construction prescrites ou bien leur signalisation n’est pas conforme à la législation en vigueur.
Les ralentisseurs sont apparus en France dans les années 1980, dans le cadre d’un grand programme de sécurisation du milieu urbain. La France s’est alors inspiré de l’expérience de ses voisins européens en la matière, qui avaient démontré l’efficacité des ralentisseurs dans la réduction des accidents. Mais des dérives dans la mise en oeuvre de ces dispositifs ont été constatées dès le début des années 1990, imposant la promulgation de normes et d’une réglementation précise pour l’implantation des dos d’âne, selon leur type. Malheureusement, aujourd’hui encore, on constate non seulement que bon nombre de ralentisseurs existants n’ont jamais été remis en conformité, mais aussi que ceux qui sont construits de nos jours ne sont pas toujours réglementaires, et ces irrégularités sont très dommageables pour la sécurité des usagers et pour la tranquillité des riverains.