La loi ZFE-m prévoit l’interdiction à la circulation des véhicules Crit’Air 3, 4, 5 et non classés dans 45 moyennes et grandes métropoles françaises. L’association “40 millions d’automobilistes” alerte sur les difficultés que les Zones à Faibles Émissions vont infliger (aussi) sur la mobilité des jeunes conducteurs.
Le 31 décembre 2024 au plus tard, 45 moyennes et grandes métropoles seront devenues des Zones à Faibles Émissions qui, selon la loi ZFE-m, interdiront à la circulation tous les véhicules classés Crit’Air 3, 4, 5, ainsi que les véhicules non classés.
La classification Crit’Air repose sur le type de motorisation et l’année de mise en circulation des véhicules ; or, ces critères entrent en conflit avec les contraintes des jeunes conducteurs pour l’achat de leur première voiture, une condition sine qua non d’accès à l’emploi pour beaucoup de Français.
Si l’ancienne ministre Barbara Pompili a d’ores et déjà annoncé que cette mesure bannirait 1 Français sur 2 de la circulation automobile, les jeunes conducteurs représentent donc un public particulièrement vulnérable à la loi ZFE-m.
Partant du constat que seuls les véhicules électriques, Crit’Air 1 et 2 pourront continuer à entrer et à circuler dans les 45 futures ZFE, nous devinons vite en quoi une grande partie des jeunes conducteurs deviendra persona non grata dans les métropoles françaises.
D’une part, environ 9 jeunes conducteurs sur 10 favorisent l’achat d’une voiture d’occasion [1] ; pour minimiser le coût d’achat, plus de la moitié d’entre eux (53%) ont acheté un véhicule de plus de 10 ans.
D’autre part, du fait de la motorisation des modèles de voiture achetés par les jeunes conducteurs : seuls 1,17% optent pour des modèles hybrides et 0,28% des modèles électriques. Ils sont en revanche 48% à acheter une voiture diesel [1], une motorisation qui fait l’objet de restrictions d’autant plus strictes selon la classification Crit’Air.
Le tout étant bien évidemment lié au coût d’achat de la première voiture : pour ¼ des jeunes conducteurs, le budget se situe entre 1000 et 2000€ [2]. Pour 19% d'entre eux, il se situe entre 2000 et 3000€, et il est inférieur à 1000€ pour 15% d’entre eux.
À l’heure où nous rédigeons ces lignes, une recherche de voiture à la vente sur Le Bon Coin pour le budget le plus courant (1000 à 2000€) et pour filtre Crit’Air 0 (électrique), 1 ou 2 affiche… 1139 résultats à peine, sur tout le territoire français ! Espérons que ce chiffre faible s’explique du fait que la plupart des vendeurs ne renseignent pas la catégorie Crit’Air de leur véhicule.
Bien entendu, les jeunes conducteurs sont loin d’être les seuls à être prochainement frappés de plein fouet par la création des Zones à Faibles Émissions. 6 voitures sur 10 du parc automobile actuel seront exclues de la circulation dans les métropoles concernées par la loi ZFE-m ; les interdictions de circulation concernent les automobilistes de tout âge, les ruraux tout autant que les urbains, et quel que soit le motif de leurs déplacements.
Pourtant, tous ces véhicules bientôt interdits de circuler dans les ZFE peuvent avoir passé avec succès le contrôle technique pollution, preuve qu'ils répondent aux exigences en vigueur en matière d’émissions polluantes.
C’est pourquoi, afin de concilier objectifs environnementaux et mise en place d'une politique de mobilité juste qui ne discrimine pas les profils d’automobilistes les plus modestes, "40 millions d’automobilistes" demande que les voitures qui valident le contrôle technique puissent continuer à circuler dans les ZFE. Pour soutenir cette proposition et faire évoluer la loi ZFE-m en ce sens, signez vite la pétition de l’association :
[1] Enquête le-jeune-conducteur.com (2021)
[2] Enquête le-jeune-conducteur.com (2016)