Selon l’Association des Constructeurs européens d’automobiles (ACEA) qui répertorie toutes les taxes perçues sur les véhicules dans l’Union européenne (TVA, taxe de vente, taxe d’immatriculation, taxe de circulation annuelle, taxe sur les carburants...), les automobilistes français sont sur le podium des plus taxés d'Europe. L'association "40 millions d'automobilistes" fait le point sur ces taxes qui pèsent de plus en plus lourd sur le budget des automobilistes.
On y apprend sans grande surprise que la France figure dans le trio de tête des États membres qui imposent la plus lourde fiscalité sur l’achat et la réparation de voitures ainsi que sur les frais d’immatriculation des véhicules. Mais surtout, l’étude révèle que la France est bien la championne d’Europe incontestée en matière de taxation des carburants routiers ! En 2019, l’État français a ainsi récolté quelque 43,1 milliards d’euros au titre de la fiscalité sur les carburants ; c’est 2 fois plus qu’il y a 20 ans. C’est plus aussi que les taxes perçues en Allemagne, alors que le parc roulant germanique est 40 % plus important que le nôtre.
Au total, les automobilistes français ont ainsi été délestés de 86,4 milliards d’euros au titre de la fiscalité automobile en 2019 ; un record, puisque déjà très élevée en 2018, la perception fiscale sur les automobilistes français a encore crû de 2,4 milliards d’euros (+ 3 %) sur un an, malgré la crise sociale majeure qu’a traversée la France cette année-là, principalement en raison… des taxes trop importantes sur les carburants !
Pourtant, pour le ministère de l’Économie et des Finances, ce n’est pas encore suffisant ! Une étude publiée récemment par la Direction générale du Trésor estime en effet que les coûts générés par la circulation automobile (comme l’usure de la chaussée, pollution, accidents de la route… ce qu’on nomme " les externalités ") pour la collectivité sont supérieurs aux prélèvements réalisés par l’État. Les recettes fiscales sur les carburants et les péages autoroutiers ne couvriraient même qu’un tiers de ces externalités.
Pour remédier à cette situation, le Trésor propose donc la création de nouvelles taxes. Par exemple : l’augmentation de la tarification du carbone (qui avait été suspendue par Emmanuel Macron suite à la crise des Gilets jaunes), mais aussi une taxe sur le bruit, la mise en place de péages urbains ou encore l’augmentation des tarifs de stationnement. Le rapport propose aussi de réinvestir les sommes issues de ces nouveaux prélèvements dans le développement de modes de déplacements alternatifs (transports en commun, covoiturage, vélo…).
Une preuve de plus s’il en fallait que l’automobiliste français est taxable à merci et sert de variable d’ajustement fiscal à un État désargenté.