Invitée dans l’émission Questions politiques sur Franceinfo, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a présenté les propositions majeures contenues dans le projet de loi écologique "Climat et Résilience" – issu du rapport de la Convention citoyenne pour le Climat (CCC) – parmi lesquelles l’extension des Zones à faibles émissions (ZFE) en France, qui, de son propre aveu, frapperont d'interdiction de circulation "la moitié des Français". L'association "40 millions d’automobilistes" s’insurge contre ce projet qu’elle juge discriminatoire envers les foyers les plus modestes et inutile d’un point de vue environnemental.
Aucune étude n’a jamais démontré scientifiquement l’efficacité des ZFE sur la réduction des émissions polluantes. Malgré cela, Barbara Pompili se fait depuis des mois le fer de lance de cette mesure politique visant à interdire la circulation des véhicules motorisés dans les villes ; c’est même avec une certaine fierté qu’elle affirmait récemment que la moitié des Français seraient impactés par les ZFE d’ici 3 ans :
"La mise en place des ZFE va toucher la moitié de la population française, qui vit dans des agglomérations de plus de 150000 habitants. Dans ces agglomérations, des véhicules ne pourront plus rentrer ; des gens ne pourront plus accéder au centre-ville" - Barbara Pompili, sur Franceinfo le 28 mars 2021
L’extension des ZFE à toutes les grandes et moyennes agglomérations françaises est une proposition émanant du rapport de la CCC, cette assemblée composée de 150 citoyens pseudo-représentative de l’opinion majoritaire des Français. Pourtant, cette mesure – comme bien d’autres figurant dans le document publié au début de l’été dernier – est largement rejetée par les usagers de la route.
Pour "40 millions d'automobilistes", les énarques ne voient "l’intérêt" de l’ensemble des Français que par le prisme d’une minorité parisienne privilégiée, et c’est très dommageable.
La pétition de l'association, "Non aux mesures anti-voiture de la CCC", mise en ligne dès l’annonce des propositions de la CCC a enregistré plus de 400000 signatures. Une preuve supplémentaire preuve que les propositions issues de la Convention n’ont rien à voir avec les attentes et les souhaits de la majorité des Français, et que celles impactant la mobilité en particulier sont inacceptables pour les usagers.
Pour l’association "40 millions d'automobilistes", la ministre de l’Écologie mène une politique profondément discriminatoire et antisociale : interdire la circulation des véhicules essence d’avant 2005 et des diesels d’avant 2010 (Crit’air 3,4 et 5) revient à n’autoriser que les personnes qui ont les moyens d’acheter une voiture récente ou électrique à se déplacer en ville.
C’est obliger tous les autres – et en particulier ceux dont la situation économique et sociale est la plus précaire – à un changement radical de mode de vie, sans tenir compte de leurs besoins et de leurs difficultés individuelles. Mais on ne peut pas demander à un habitant d’une petite ville en périphérie d’agglomération de venir travailler dans le centre-ville à pied ; on ne peut pas imposer à une personne âgée de faire ses courses de la semaine à vélo ; on ne peut pas agglutiner tout le monde dans les transports en commun ou imposer le recours au covoiturage, surtout lorsque l’on tient compte du contexte sanitaire actuel. Enfin, on ne peut pas contraindre une famille qui a du mal à passer la fin du mois à remplacer son vieux monospace diesel par une petite citadine électrique neuve, sous peine de ne plus avoir le droit de circuler là où elle en a besoin.
Alors même que les "Zones à Forte Exclusion" s'apprêtent à sévir lourdement dans toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants, excluant la moitié des Français de la ville selon Barbara Pompili (et 7 voitures sur 10 selon l'Assemblée nationale), une étude Harris Interactive pour le CNPA révèle que 60% des Français ignorent tout des Zones à Faibles Émissions.
Pourtant, ces mesures d'interdiction de circulation ont déjà été mises en place dans 4 métropoles, et une quarantaine d'agglomérations supplémentaires sont concernées de façon imminente.
Des chiffres inquiétants qui trahissent une nouvelle fois le manque de concertation avec la population française, dans le cadre de cette mesure pensée par... 150 citoyens.
L'association "40 millions d'automobilistes" appelle les usagers à prendre pleinement la mesure de ce projet aux dérives inquiétantes pour leur mobilité.
[Article publié initialement le 31 mars 2021]