Une enquête menée en 2018 par l’IFSTTAR (Institut français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux) et le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) pour le compte de la Sécurité routière et publiée en mars 2021 dévoile le degré d’acceptabilité sociale des radars automatiques. Près de ¾ des Français pointent ainsi du doigt la rentabilité financière du système. L’association “40 millions d’automobilistes”, qui alerte depuis des années sur les conséquences néfastes du déploiement massif de radars en tous genres sur l’acceptabilité du dispositif de contrôle sanction automatisé de la vitesse, appelle à un grand changement de logiciel de la politique de sécurité routière.
Il s’agit de la première étude du genre menée en France depuis 2006 ; à cette date, 560 radars fixes étaient implantés sur tout le territoire français. 68% des automobilistes se déclaraient alors favorables aux radars de vitesse.
15 ans plus tard, l’enquête IFSTTAR-CEREMA fait état d’un bilan bien moins glorieux. Alors que le nombre de machines a quasiment été décuplé, 72,4% des Français estiment désormais que les radars sont des "pompes à fric". Plus d'1 Français sur 2 considère de surcroît que les radars sont placés à des endroits qui ne sont pas dangereux.
Une enquête aux conclusions finalement peu surprenantes, mais inédites dans le cadre d’un rapport officiel, qui aura mis plus de 2 ans à être rendu public.
Ces chiffres abondent dans le sens des nombreuses déclarations de “40 millions d'automobilistes” : en sa qualité de porte-parole des automobilistes, l’association se fait régulièrement l’écho du rejet du système radar, et ce depuis des années.
Le radar, pilier d’une politique de sécurité routière obnubilée par la répression du facteur “vitesse”, est donc aujourd’hui plus impopulaire que jamais.
Perçus autrefois comme un moyen de traquer les chauffards, les radars automatiques sont dorénavant considérés comme une source de recettes particulièrement lucrative pour l’État, sur le dos de l’automobiliste lambda.
Mais comment l’acceptabilité du système a-t-elle pu dégringoler autant en quelques années ?
La traque du moindre kilomètre/heure de trop, tout d’abord. Les contrôles des forces de l’ordre se font de plus en plus rares sur le bord des routes, au profit d’un arsenal toujours plus massif et performant de radars de vitesse. Alors que les premiers étaient en mesure de discerner les comportements réellement dangereux et de les stopper, le système de contrôle sanction automatisé se contente de faire une chasse bête et méchante au moindre dépassement de vitesse, tout en laissant les véritables chauffards poursuivre leur route.
Ce n’est pas un hasard si, selon le rapport de l’IFSTTAR-CEREMA, 63% des Français pensent ainsi que les sanctions pour les dépassements de vitesse inférieurs à 20 km/h - soit la majorité des PV dressés pour non-respect de la limitation de vitesse - sont trop sévères.
Le “trop plein” de radars, ensuite. Radar fixe, radar discriminant, radar tourelle, voiture-radar, radar mobile, radar chantier, radar pédagogique, radar de poche, radar urbain… La “radarothérapie” à la française semble ne pas connaître de limites, au grand dam des usagers. Un sentiment exacerbé par la récente privatisation des voitures-radars et le laxisme apparent sur les autres facteurs de mortalité routière, tels que l’alcool, les stupéfiants, l’usage du téléphone au volant ou encore la dégradation des infrastructures routières.
Enfin, l’échec du développement massif du parc de radars en France sur le nombre de personnes tuées sur les routes ; si l’on ne peut nier qu’à leurs début, les radars ont eu un rôle important à jouer dans la prévention des risques routiers liés au facteur “vitesse”, le dispositif a aujourd’hui atteint ses limites et peine à faire fléchir significativement la courbe de la mortalité routière.
En parallèle, l’émergence d’autres modèles à succès chez nos voisins européens ne faisant pas la part belle aux radars (tels que le Danemark ou l’Angleterre) a pu démontrer aux usagers de la route français qu’il était possible de construire une politique de sécurité routière efficace sans répression à outrance de la vitesse.
Pour “40 millions d’automobilistes”, il devient urgent de changer de logiciel. L’association a, à cet effet, publié un Livre Blanc pour la Sécurité routière, détaillant pas moins de 21 propositions pragmatiques, populaires, et ambitieuses en faveur de l’amélioration des conditions de sécurité sur la route.
Mais pour sortir rapidement de l’objectif lucratif du Gouvernement, l’association a besoin de l’engagement massif des automobilistes, au travers de sa pétition “Plus un radar de plus”.
Si vous faites partie des 72,4% de Français considérant les radars comme des “pompes à fric”, ne perdez pas une seconde et rejoignez-vite les rangs de la mobilisation, surhttps://www.40millionsdautomobilistes.org/stop-aux-radars.