Report de l’interdiction des véhicules Crit’Air 3 dans la ZFE du Grand Paris : le retour fracassant à la réalité ?
L’interdiction à la circulation des véhicules Crit’Air 3 dans la Zone à Faibles Émissions du Grand Paris ne sera pas mise en place cette année. C’est seulement l’an prochain, au 1er juillet 2023, que devrait avoir lieu la douloureuse pour les propriétaires d’un véhicule à la pastille orange. La question se pose alors : pourquoi la Métropole du Grand Paris a-t-elle repoussé l’échéance ? Doit-on y voir les premiers signes du grand couac annoncé des ZFE ?
Grand Paris : l’interdiction des Crit’Air 3 repoussée pour la 2ème fois
Le 12 novembre 2018, la Métropole du Grand Paris adoptait le projet de mise en place d’une ZFE : ainsi, dans un premier temps, tous les véhicules classés en Crit’Air 5 et non classés étaient bannis à la circulation à l’intérieur du périmètre de l’A86, dès le 1er juillet 2019. Des interdictions à la circulation amenées à se durcir progressivement ; le 1er juin 2021, les véhicules Crit’Air 4 étaient ainsi ajoutés à la liste des bannis, puis, selon le calendrier prévu initialement, au tour des véhicules Crit’Air 3 le 1er juillet 2022…
Seulement voilà : dans un premier temps repoussée à "début 2023", l’interdiction pour les véhicules Crit’Air 3 de circuler dans la ZFE du Grand Paris devrait finalement être appliquée au 1er juillet 2023.
Les écologistes grincent des dents
Évidemment, les premiers à se soulever face à ce répit d’un an accordé aux automobilistes sont les élus écologistes de la métropole du Grand Paris, en tête desquels Julien Bayou, Sandrine Rousseau et David Belliard.
Dans une tribune publiée par le JDD, les 3 mousquetaires de l’écologie-caviar dénoncent un "renoncement" et s’inquiètent que le déploiement de la ZFE ne soit que "prophétie ésotérique".
Le sursis pour les véhicules Crit’Air 3 expliqué par la Métropole
L’explication à ce report ? Le manque de clarté relatif aux aides à disposition des usagers afin de changer de véhicule, selon la Métropole. Traduction : malgré les annonces des restrictions de circulation dans la ZFE du Grand Paris, les usagers franciliens ne semblent pas s’être rués sur l’achat d’un véhicule plus récent ou électrique. La Métropole craindrait-elle dorénavant une fracture sociale, sur laquelle l’association "40 millions d’automobilistes" alerte depuis les prémices de l’apparition des ZFE ?
D’après les données du ministère de la Transition écologique, les véhicules Crit’Air 3 représentaient en effet 31,2% du parc automobile de la Métropole du Grand Paris en 2021. Cette dernière a donc, sans aucune doute, de quoi s’inquiéter des répercussions sociales d’une telle mesure.
