La Sécurité routière va-t-elle parvenir à ses fins et annihiler la signalisation des radars de vitesse ? L’association "40 millions d’automobilistes" dénonce les manœuvres de l'organisme pour rendre moins visible et moins fréquente la signalisation des radars automatiques.
Après deux tentatives (la première en 2007 et la deuxième en 2011), c’est la question que l’on est légitimement en droit de se poser, alors que la campagne de suppression des panneaux implantés aux abords des radars fixes s’est accélérée ces derniers mois.
L’ancienne signalisation verticale est ainsi progressivement remplacée par de nouveaux panneaux, indiquant non plus qu’un appareil de contrôle-sanction automatique de la vitesse est situé quelques centaines de mètres plus loin, mais qu’il existe une probabilité de croiser un tel dispositif (radar-tourelle, radar-tronçon, radar-chantier ou même radar-leurre) sur une distance de plusieurs (dizaines de) kilomètres.
L’association "40 millions d’automobilistes" dénonce une manœuvre de la Sécurité routière visant à piéger les usagers de la route en rendant moins visible et moins fréquente la signalisation des radars automatiques, alors même que le ministère de l’Intérieur a récemment révélé que 58% des excès de vitesse verbalisés en France étaient en réalité des dépassements de moins de 5 km/h et que la Cour des Comptes appelle à changer urgemment de logiciel pour renouer avec une baisse de l’accidentalité routière.
Cela fait presque 20 ans qu’ils sont devenus l’alpha et l’omega de la politique de Sécurité routière, et près de 10 ans déjà qu’ils ne permettent plus aucune amélioration de la sécurité des usagers de la route ! Cherchez l’erreur…
À "40 millions d'automobilistes", nous l’avons trouvée : les radars de vitesse ne verbalisent quasiment que des micro-excès de vitesse (58% de moins de 5 km/h et plus de 90% de moins de 20 km/h) involontaires et non-accidentogènes. Mais cette verbalisation à outrance rapporte gros à l’État – plus de 700 millions d’euros en 2021, rien que pour les amendes forfaitaires.
Ainsi, cette nouvelle mesure, prise en 2015 pour accompagner "la création de zones de contrôle de la vitesse […] au sein desquelles des radars seront susceptibles d’être ou non présents" prévoit l’installation de pas moins de 22000 nouveaux panneaux de signalisation de radars (en remplacement des anciens), qui ne permettent plus à l’automobiliste de savoir exactement où se situe un radar automatique, ni même d’ailleurs s’il circule sur une route réellement équipée d'un radar.
Il y aura donc dorénavant deux poids, deux mesures : d’un côté les usagers qui possèdent un assistant d’aide à la conduite et qui parviendront, la plupart du temps, à repérer le contrôle, et de l’autre les automobilistes qui n’en ont pas. Pour eux, le risque de se faire flasher pour quelques kilomètres heure de trop sera décuplé...